Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA)

Dotations Gérer les finances publiques locales Direction générale des collectivités locales Le fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) est un prélèvement sur les recettes de l’Etat qui constitue la principale aide de l’Etat aux collectivités territoriales en matière d’investissement. Activé

Le fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) est une attribution versée aux collectivités territoriales et à leurs groupements, destinée à assurer une compensation, à un taux forfaitaire, de la charge de TVA que ces derniers supportent sur leurs dépenses réelles d’investissement et qu’ils ne peuvent pas récupérer par la voie fiscale. En effet, les collectivités et leurs groupements ne sont pas considérés comme des assujettis pour les activités ou opérations qu’ils accomplissent en tant qu’autorités publiques.

Suite à l’entrée en vigueur de l’article 251 de la loi de finance initiale pour 2021, la réforme de la gestion du FCTVA automatise l’attribution du FCTVA. Cette réforme permet de simplifier et d’harmoniser les règles de gestion du FCTVA, d’alléger la procédure de déclaration pour les collectivités et d’optimiser les contrôles par les préfectures. L’automatisation du FCTVA permet également de réduire les délais de versement du FCTVA aux collectivités.

Le taux de compensation forfaitaire fixé par l’article L. 1615-6 du CGCT est de 16,404 % pour les dépenses éligibles. Concernant les dépenses de fourniture de prestations de solutions relevant de l'informatique en nuage mentionnées à l'article L. 1615-1 du CGCT et exécutées à compter du 1er janvier 2021, le taux de compensation est fixé à 5,6 %.

La liste des bénéficiaires de ce fonds est définie à l’article L. 1615-2 du CGCT. Il s’agit notamment des collectivités territoriales et de leurs groupements, de leurs régies, des organismes chargés de la gestion des agglomérations nouvelles, des services départementaux d’incendie et de secours, des centres communaux d’action sociale.

Trois régimes de versements du FCTVA coexistent, selon qu’il est versé l’année de réalisation des dépenses, l’année suivant les dépenses, ou selon le régime de droit commun, deux après l’exécution des dépenses.

  1. Pour les communautés d’agglomération et les communautés de communes, l’assiette des dépenses éligibles est constituée des dépenses réalisées l’année même, établie au vu des états de mandatements (article L. 1615-6 du CGCT). Cette mesure visait à encourager le développement de l’intercommunalité. La loi du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales a étendu ce régime dérogatoire aux communes nouvelles.
  2. La loi de finances rectificative pour 2009 et la loi de finances initiale pour 2010 ont, dans le cadre du plan de relance pour l’économie, prévu que certaines collectivités pourraient bénéficier, à titre permanent, d’attributions calculées sur leurs dépenses de l’année précédente. Les bénéficiaires du fonds qui ont respecté leur engagement conventionnel à réaliser des dépenses réelles d’équipement (en 2009 ou 2010, selon l’année de signature de la convention)  supérieurs à la moyenne de celles constatées dans leurs comptes sur quatre années, ont été pérennisés dans le mécanisme de versement anticipé du FCTVA. Ce mécanisme concerne plus de 20 000 bénéficiaires du fonds (sur plus de 57 000). Enfin, la loi du 16 décembre 2010 fait bénéficier du mécanisme de versement anticipé du FCTVA les communes membres d’EPCI qui appliquent le régime prévu à l’article L. 5211-28-2 du CGCT.
  3. L’assiette des dépenses éligibles des bénéficiaires non concernés par les deux régimes de versement précédents est établie au vu du compte administratif de la pénultième année (article R. 1615-1 du CGCT). Il existe donc un décalage de deux ans entre la réalisation de la dépense éligible et l’attribution du FCTVA.

En application des articles L. 1615-1 à L. 1615-13 et R. 1615-1 à D.1615-7 du CGCT, six conditions cumulatives doivent être remplies pour qu’une dépense d’investissement, puisse ouvrir droit à une attribution du FCTVA, avant entrée en application de la procédure automatisée :

  • la dépense doit avoir été réalisée par un bénéficiaire du fonds dont la liste est limitativement fixée par l’article L. 1615-2 du CGCT ;
  • la collectivité bénéficiaire doit être propriétaire de l’équipement pour lequel cette dépense a été engagée ;
  • le bénéficiaire doit être compétent pour agir dans le domaine concerné ;
  • la dépense doit avoir été grevée de TVA ;
  • la dépense ne doit pas être exposée pour les besoins d’une activité assujettie à la TVA permettant la récupération de la TVA par la voie fiscale ;
  • la dépense ne doit pas être relative à un bien cédé.

Il existe toutefois des régimes dérogatoires en matière universitaire ou de santé notamment.

Dans le cadre de l’automatisation de la gestion du FCTVA, ces principes restent en vigueur conformément à l’article L1615-1 et suivant du CGCT. Les dépenses éligibles correspondent à des dépenses sur des biens qui appartiennent, sauf exception prévue par la loi, aux bénéficiaires du FCTVA. Seules les dépenses sans TVA déductible sont prises en compte. Si certaines dépenses ne sont pas grevées de TVA (activité non assujettie), elles font l’objet d’un état déclaratif afin de les déduire de l’assiette des dépenses éligibles.

Suite à l'automatisation de la gestion du FCTVA, le fonctionnement du nouveau dispositif a été précisé par le décret n° 2020-1791 du 30 décembre 2020 relatif à l'automatisation de la gestion du fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée.

Cette réforme remplace le calcul des versements sur la base des états déclaratifs transmis et contrôlés par les préfectures, par l’identification automatisée des dépenses imputées sur les comptes listés dans l’arrêté du 30 décembre 2020 fixant la liste des comptes éligibles à la procédure de traitement automatisé relative à l'attribution du FCTVA. Cette liste a été conçue de manière à ce que le périmètre éligible à la compensation soit le plus proche possible de celui applicable aux dépenses exécutées avant le 1er janvier 2021.

Le calcul du FCTVA sera réalisé à partir des mandats enregistrés sur cette liste de comptes, sans TVA déductible, par les collectivités et mis en paiement par les comptables publics. L’automatisation s’appuie sur les données déjà transmises de manière dématérialisée par les ordonnateurs à la DGFiP dans l’application Hélios qui fournit à Alice les dépenses éligibles. Des contrôles sont réalisés par les services des préfectures dans l’application Alice avant envoi des données vers l’application Chorus pour paiement aux collectivités.

L’arrêté préfectoral de versement du FCTVA est transmis aux collectivités par les services préfectoraux. Les montants éligibles par compte sont annexés à l’arrêté et ventilés par budgets et par section. L’arrêté est complété d’une notification mentionnant les dépenses inéligibles et celles en cours de contrôle par les services préfectoraux. 

Dans certains cas particuliers, les collectivités devront cependant continuer à produire des états déclaratifs à envoyer aux préfectures, que ce soit pour ajouter des dépenses éligibles ou déduire des dépenses inéligibles. Des états déclaratifs demeurent aussi pour les situations de reversement du FCTVA en cas de cession ou de changement de situation d’assujettissement. L’ensemble des situations requérant un état déclaratif sont détaillés ici.

Les modèles d’états déclaratifs à transmettre aux services préfectoraux sont disponibles au format Word et au format odt.

Pour les bénéficiaires relevant du régime de versement N, l’année de réalisation des dépenses, le versement du FCTVA s’effectue trimestriellement conformément à l’article R.1615-6 du CGCT. Une régularisation peut intervenir sur la base du solde des comptes définitivement arrêtés. Le premier versement trimestriel aura lieu le 12 avril. Les suivants auront lieu en juillet, octobre et décembre.

Pour les bénéficiaires du régime de versement N-1 et N-2, le versement des attributions du fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée est fait annuellement sur la base des comptes arrêtés.

Pour les bénéficiaires du régime N-1, le versement peut par conséquent intervenir l’année suivant l’exécution des dépenses, après la date limite d’adoption des comptes administratifs, fixée le 30 juin. Pour les bénéficiaires du régime de versement N-2 de droit commun, le versement peut intervenir à compter du mois de janvier suivant l’année d’adoption des comptes administratifs relatifs à l’exercice des dépenses concernées.

Réglementation

Aucun

Dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR)

Dotations Gérer les finances publiques locales Activé

La dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR), créée par l’article 179 de la loi n° 2010-1657 de finances pour 2011 et résultant de la fusion de la dotation globale d’équipement (DGE) des communes et de la dotation de développement rural (DDR), a été modifiée par l’article 32 de la loi n° 2011-900 de finances rectificative pour 2011.

Les crédits de la dotation d’équipement des territoires ruraux sont attribués en vue de la réalisation d’investissements, ainsi que de projets dans le domaine économique, social, environnemental, sportif et touristique ou favorisant le développement ou le maintien des services publics en milieu rural. 

La DETR, attribuée par le préfet de département, est caractérisée par une gestion largement déconcentrée permettant une adaptation aux priorités locales. En effet, une commission départementale d’élus est chargée de définir les catégories d’opérations prioritaires, les taux de subvention minimaux et maximaux applicables à chacune d’elles, et de donner son avis sur tous les projets de subvention supérieurs à 100 000 euros.

En application de l’article L. 2334-33 du code général des collectivités territoriales (CGCT), les communes répondant à certaines conditions démographiques et de richesse fiscale peuvent bénéficier de la DETR.

Sont éligibles à cette dotation, les communes remplissant les conditions suivantes

  • Celles dont la population n’excède pas 2 000 habitants dans les départements de métropole et 3 500 habitants dans les départements d’outre-mer ;
  • Celles dont la population est supérieure à 2 000 habitants dans les départements de métropole (3 500 habitants dans les départements d’outre-mer) et n’excède pas 20 000 habitants dans les départements de métropole (35 000 habitants dans les départements d’outre-mer) et dont le potentiel financier par habitant est inférieur à 1,3 fois le potentiel financier par habitant moyen de l’ensemble des communes des départements de métropole et d’outre-mer dont la population est supérieure à 2 000 habitants et n’excède pas 20 000 habitants.
  • Les communes de Saint-Pierre-et-Miquelon bénéficient de la dotation ;
  • Les communes nouvelles, pendant les trois premiers exercices à compter de leur création, issues de la transformation d'établissements publics de coopération intercommunale éligibles à la DETR l'année précédant leur transformation ou issues de la fusion de communes dont l'une d'entre elles était éligible à cette dotation l'année précédant leur fusion.
  • Par dérogation, lorsque la subvention s'inscrit dans le cadre d'un contrat signé entre une commune ou un groupement éligible et le représentant de l’État, les maîtres d'ouvrage désignés par le contrat peuvent être bénéficiaires de la subvention.

Concernant les critères de population, la population à prendre en compte est la population DGF, définie à l’article L. 2334-2 du CGCT.

Sont éligibles à la DETR les établissement publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, d'un seul tenant et sans enclave, remplissant au moins l'une des conditions suivantes

  • Regrouper une population qui n’excède pas 75 000 habitants dans les départements de  métropole et 150 000 habitants dans les départements d’outre-mer ;
  • Ne pas avoir de communes membres de plus de 20 000 habitants dans les départements de métropole et 85 000 habitants dans les départements d’outre-mer ;
  • Présenter une densité de population inférieure à 150 habitants au kilomètre carré.

Concernant les critères de population, la population à prendre en compte pour le nouveau dispositif est la population INSEE, c’est à dire celle définie à l’article R. 2151-1 du CGCT.

Enfin, sont éligibles, à titre dérogatoire, les EPCI éligibles en 2010 à la DGE des communes ou à la DDR, les syndicats mixtes de moins de 60 000 habitants composés d’EPCI et de communes, et les syndicats de communes de moins de 60 000 habitants.

Les circulaires

Instruction NOR IOMB2401737C du 23 février 2024 relative aux règles d’emploi des dotations de soutien à l’investissement des collectivités territoriales en 2024

Aucun

Dotation politique de la ville (DPV)

Dotations Gérer les finances publiques locales Créée par l’article 172 de la loi de finances pour 2009, la dotation politique de la ville (ex-DDU) bénéficie chaque année aux communes de métropole et d’outre-mer particulièrement défavorisées et présentant des dysfonctionnements urbains. Activé

Cette dotation vise à compléter la logique de péréquation prévalant dans le cadre de la DSU par un soutien renforcé aux quartiers prioritaires de la politique de la ville. Les crédits alloués à cette dotation s’élèvent à 150 M€ depuis 2017.

Les subventions au titre de la DPV font l’objet d’une contractualisation entre, d’une part, les communes bénéficiaires ou l’EPCI à fiscalité propre dont elles sont membres (s’il est doté de la compétence politique de la ville) et, d’autre part, le représentant de l’État dans le département.

Pour figurer dans les communes de métropole éligibles à la DPV, les communes doivent remplir cumulativement trois critères :

  • Avoir fait partie, au moins une fois au cours des trois derniers exercices précédant la répartition
    • pour les communes de plus de 10 000 habitants, des 250 premières communes éligibles à la DSU, classées en fonction de l’indice synthétique de ressources et de charges défini à l’article L. 2334-17 du code général des collectivités territoriales ;
    • pour les communes de 5 000 à 9 999 habitants, de l’ensemble des communes éligibles à la DSU.
  • Présenter une proportion de population située en quartiers politique de la ville ou en zone franche urbaine supérieure à 16 % de la population totale INSEE de la commune au 1er janvier 2021 ;
  • Et faire l’objet d’une convention pluriannuelle avec l’Agence pour la Rénovation Urbaine (ANRU) active au 1er janvier 2021 ou faire partie des communes ayant un ou plusieurs quartiers prioritaires de la politique de la ville présentant les dysfonctionnements urbains les plus importants et visés en priorité par le nouveau programme national de renouvellement urbain visées dans l’arrêté du 29 avril 2015 ou dans l’arrêté du 20 novembre 2018.


L’ensemble des communes de métropole remplissant cumulativement les trois critères ci-dessus sont éligibles à la DPV. Les communes métropolitaines éligibles à la DPV sont classées dans l’ordre décroissant d’un indice synthétique de ressources et de charges prenant en compte différents critères financiers des communes (potentiel financier, revenu par habitant, proportion de bénéficiaires d’aides au logement dans la commune).

Les communes des départements d’outre-mer et des collectivités territoriales de Martinique et de Guyane doivent réunir deux critères pour être éligible à la DPV :

  • avoir une population DGF supérieure ou égale à 5 000 habitants,
  • et faire l’objet d’une convention pluriannuelle avec l’Agence pour la Rénovation Urbaine (ANRU) active au 1er janvier 2021 ou faire partie des communes ayant un ou plusieurs quartiers prioritaires de la politique de la ville présentant les dysfonctionnements urbains les plus importants et visés en priorité par le nouveau programme national de renouvellement urbain visées dans l’arrêté du 29 avril 2015 ou dans l’arrêté du 20 novembre 2018.


Les montants de DPV calculés ne sont pas directement attribués aux communes éligibles mais sont regroupés par département. La DPV étant une dotation de soutien à l’investissement des collectivités, il revient au préfet de sélectionner les projets présentés par les communes en leur attribuant une subvention. Les projets envisagés doivent répondre aux exigences suivantes :

  • entrer dans le cadre des actions prévues dans le contrat de ville et dans le périmètre d'intervention de la DPV ;
  • être situés dans les quartiers « politique de la ville », ou dans des zones à la périphérie de ceux-ci, dès lors que, conformément à la logique de « quartier vécu », ces équipements et actions profitent aux habitants des quartiers « politique de la ville ».

Les circulaires

Instruction NOR IOMB2401737C du 23 février 2024 relative aux règles d’emploi des dotations de soutien à l’investissement des collectivités territoriales en 2024

Aucun

Bilans annuels des dotations d'investissement

Dotations Gérer les finances publiques locales Activé

Années antérieures

Les dotations de soutien à l’investissement des collectivités territoriales en 2022

Télécharger la fiche de synthèse

Dotation politique de la ville (DPV)

Télécharger la fiche de synthèse

Dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR)

Télécharger la fiche de synthèse

Dotation de soutien à l'investissement des départements (DSID)

Télécharger la fiche de synthèse

Dotation de soutien à l'investissement local (DSIL)

Télécharger la fiche de synthèse

DSIL/DETR : Analyses thématiques de l'utilisation de la DSIL et de la DETR en 2022

Télécharger la fiche de synthèse

Dotation politique de la ville (DPV)

Dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR)

Dotation de soutien à l'investissement des départements (DSID)

Dotation de soutien à l'investissement local (DSIL)

En 2021, près de deux milliards d’euros de subventions ont été accordés aux collectivités locales pour soutenir leurs projets d'investissement au titre de la dotation de soutien à l'investissement local (DSIL), de la dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR), de la dotation politique de la ville (DPV) et de la dotation de soutien à l'investissement des départements (DSID). Le bilan de l'ensemble des projets soutenus en 2021 au titre de ces quatre dotations est désormais disponible. Elles s'ajoutent aux subventions attribuées aux projets des collectivités dans le cadre du plan de relance, portant le montant total du soutien de l’État à l'investissement local à près de quatre milliards d'euros en 2021.

Les subventions attribuées en 2021 font l'objet d'une cartographie interactive disponible ici.

Aucun

Obtenir des subventions

Subventions Gérer les finances publiques locales La commune peut percevoir, tant en fonctionnement qu’en investissement, des subventions de l'État, de la région et du département, ainsi que des établissements publics de coopération intercommunale (articles L. 2331-4 et L. 2331-6 du Code général des collectivités territoriales). Activé

Subventions versées par l'État

Les subventions de fonctionnement

Le ministre de l’Intérieur et le ministre de l’Economie et des finances peuvent décider, sur les crédits ouverts au budget du ministère de l’Intérieur, d’attribuer une subvention exceptionnelle aux communes dans lesquelles des circonstances anormales entraînent des difficultés financières particulières (article L. 2335-2 du CGCT). A cet effet, une circulaire annuelle du ministre de l’Intérieur demande aux préfets de recenser les communes connaissant de telles difficultés financières.

Pour qu’une commune soit éligible au dispositif, il faut qu’elle n’ait pas été en mesure d’adopter son budget en équilibre, que le préfet ait saisi la chambre régionale des comptes (article L. 1612-5 du CGCT) et que la mise en œuvre des mesures de redressement proposées par la chambre n’ait pas permis de rétablir l’équilibre budgétaire au cours de l’exercice concerné.

Les subventions d’investissement

Le versement des subventions de l’État aux communes est encadré par les dispositions du décret n°2018-514 du 25 juin 2018 relatif aux subventions de l’État pour des projets d’investissement.

Les subventions de l’État relatives à des projets d'investissement peuvent être consacrées au financement des différentes phases d'une opération, telles que les études, la recherche et le développement, les acquisitions immobilières, les travaux de construction ou d'aménagement, les grosses réparations, l'équipement en matériel (à l'exclusion du simple renouvellement). La dépense subventionnable peut inclure des dépenses connexes qui concourent directement à la réalisation du projet.

En principe, l’exécution du projet d’investissement pour lequel une telle subvention est demandée ne peut commencer avant que le dossier de demande ne soit complet et que le service de l’État compétent n’en ait accusé réception.

De plus, une telle subvention ne peut être versée que sur justification de la réalisation du projet subventionné. Toutefois, une avance peut être versée lors du commencement d’exécution du projet. L’avance ne peut excéder 30% du montant prévisionnel de la subvention. Ensuite, des acomptes peuvent être versés au fur et à mesure de l’avancement du projet. Ils ne peuvent excéder 80% du montant prévisionnel de la subvention.

Enfin, le montant de la subvention de l'État ne peut avoir pour effet de porter le montant des aides publiques directes à plus de 80 % du montant prévisionnel de la dépense subventionnable engagée par le demandeur. Les aides publiques visées sont les subventions de l'État et de ses établissements publics ainsi que les aides de l’Union européenne, des organisations internationales, des collectivités territoriales et de leurs établissements publics.

Subventions versées par le département et la région

Le département peut contribuer au financement des opérations dont la maîtrise d'ouvrage est assurée par les communes (I de l’article L. 1111-10 du CGCT).

La région peut contribuer au financement des opérations d'intérêt régional des communes (II de l’article L. 1111-10 du CGCT).

Toutefois, lorsque la commune est maître d'ouvrage d'une opération d'investissement, elle doit assurer une participation minimale au financement de ce projet. Cette participation minimale du maître d'ouvrage est de 20% du montant total des financements apportés par des personnes publiques à ce projet (III de l’article L. 1111-10 du CGCT).

Cette participation minimale du maître d’ouvrage peut cependant faire l’objet de dérogations accordées par le représentant de l’État dans le département, pour les projets d'investissement en matière de rénovation des monuments protégés au titre du code du patrimoine, ainsi que pour les projets d'investissement destinés à réparer les dégâts causés par des calamités publiques.

Le représentant de l’Etat peut également accorder une dérogation pour les projets d'investissement destinés à restaurer la biodiversité au sein d'un site Natura 2000 exclusivement terrestres. Pour les projets d'investissement ayant pour objet la rénovation énergétique des bâtiments scolaires, la participation minimale du maître d'ouvrage peut être fixée par le représentant de l'Etat dans le département à 10 % du montant total des financements apportés par des personnes publiques, lorsque ce dernier estime que la participation minimale est disproportionnée au vu de la capacité financière du maître d'ouvrage.

Pour les opérations d'investissement financées par le fonds européen de développement régional dans le cadre d'un programme de coopération territoriale européenne, la participation minimale du maître d'ouvrage est de 15 % du montant total des financements apportés par des personnes publiques.

En outre, la participation minimale du maître d’ouvrage peut être inférieure à 20% du montant total prévisionnel de la dépense subventionnée pour les opérations d’investissement réalisées dans le cadre du programme national de rénovation urbaine (article 9 de la loi n° 2003-710 du 1er août 2003 d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine).

Fonds de concours versés dans le cadre de l'intercommunalité

En principe, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) ne peut pas intervenir en dehors du champ des compétences qui lui ont été transférées par les communes membres (principe de spécialité).

Par dérogation à ce principe, la loi autorise les métropoles (article L. 5217-8 du CGCT), les communautés urbaines (article L. 5215-26 du CGCT), les communautés d’agglomération (VI de l’article L. 5216-5 du CGCT) et les communautés de communes (V de l’article L. 5214-16 du CGCT) à verser des subventions à leurs communes membres.  Ces subventions, appelées fonds de concours, doivent être destinées à financer la réalisation ou le fonctionnement d’un équipement. La faculté de verser des fonds de concours aux communes membres est donc réservée aux EPCI à fiscalité propre.

Le versement de tels fonds de concours ne peut être décidé qu’après accords concordants exprimés à la majorité simple du conseil communautaire et du conseil municipal concerné. Enfin, la commune bénéficiaire doit apporter un financement, hors subventions, au moins égal au montant du fonds de concours versé par l’EPCI à fiscalité propre dont elle est membre.

Toutefois, les syndicats intercommunaux exerçant la compétence d’autorité organisatrice de la distribution publique d’électricité sont également autorisés, à titre dérogatoire, à verser des fonds de concours à leurs communes membres (article L. 5212-26 du CGCT).

Destinés à financer la réalisation ou le fonctionnement d’un équipement public local, ces fonds de concours ne peuvent être versés qu’après accords concordants exprimés à la majorité simple du comité syndical et du conseil municipal concerné. Leur montant total ne peut excéder les trois quarts du coût hors taxes de l’opération concernée.

Tableaux récapitulatifs

Dotations et subventions de l’État
 

Dotation ou subvention

Communes éligibles

Objet

Service à contacter

DETR

Dotation d'équipement des territoires ruraux

Communes de 2 000 habitants au plus (3 500 pour les DOM)

Communes de plus de 2 000 habitants et de moins de 20 000 habitants (plus de 3 500 et moins de 35 000 pour les DOM) dont le potentiel financier par habitant est inférieur à 1,3 fois le potentiel financier par habitant moyen de l’ensemble des communes comparables

Subventions d’investissement attribuées pour le financement d’opérations dans le domaine économique, social, environnemental et touristique ou favorisant le développement ou le maintien des services publics en milieu rural, les catégories d’opérations prioritaires étant fixées par une commission départementale d’élus.

Préfecture

FCTVA

Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée

Toutes les communes

Compensation, à un taux forfaitaire, de la charge de TVA supportée par les communes sur leurs dépenses réelles d’investissement et non récupérable par la voie fiscale.

Cinq conditions cumulatives doivent être remplies pour qu’une dépense d’investissement puisse ouvrir droit à une attribution du FCTVA :

- la commune est propriétaire de l’équipement pour lequel cette dépense a été engagée

- elle est compétente pour agir dans le domaine concerné

- la dépense a été grevée de TVA

- la dépense n'a pas été exposée pour les besoins d’une activité assujettie à la TVA permettant la récupération de la TVA par la voie fiscale

- la dépense n'est pas relative à un bien cédé.

 

Les attributions au titre du FCTVA sont en principe versées deux ans après la réalisation de la dépense éligible.

Préfecture

FISAC

Fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce

Communes des zones rurales ou urbaines fragilisées par les évolutions économiques et sociales (désertification de certains espaces ruraux, développement de la grande distribution, en particulier à la périphérie des villes, insécurité affectant les zones urbaines sensibles)

Opérations de création, maintien, modernisation, adaptation ou transmission des entreprises du commerce, de l’artisanat et des services, afin de préserver ou développer un tissu d’entreprises de proximité qu’il s’agisse d’opérations collectives (programmes de redynamisation) ou individuelles (commerces de proximité dans le milieu rural)

Aménagements urbains pour les communes de moins de 3 000 habitants lorsqu’ils sont directement liés à l’activité commerciale.

DIRECCTE

FNADT

Fonds national d'aménagement et de développement du territoire

Toutes les communes

Actions en faveur de l'emploi (démarches de développement local intégré, organisation de systèmes productifs locaux, création de nouvelles activités et de nouveaux services à l'économie locale et aux besoins de proximité, notamment grâce à l’utilisation des technologies de l'information et de la communication)

Actions visant à accroître l'attractivité des territoires (préservation des milieux naturels, mise en valeur du patrimoine naturel, social et culturel, amélioration des services rendus aux populations et entreprises)

Actions innovantes ou expérimentales dans le domaine de l'aménagement et du développement durable.

Préfecture

PDASR

Plan départemental d'actions de sécurité routière

Toutes les communes

Projets améliorant la sécurité routière.

DDT

Aides versées par les opérateurs de l’État aux communes
 

Opérateur

Communes éligibles

Objet

Service à contacter

ACSÉ

Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances

Communes comprenant des quartiers prioritaires au titre de la politique de la ville

Subventions destinées à soutenir les actions menées dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville en matière d’emploi et activité économique, d’habitat et cadre de vie, de réussite éducative, de prévention de la délinquance et de citoyenneté et santé.

DDCS

ADEME

Agence nationale de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

Toutes les communes

Subventions destinées à soutenir les actions menées en matière de :

- maîtrise des déchets

- lutte contre le changement climatique

- maîtrise de l’énergie dans les bâtiments

- urbanisme et aménagement durables

- transports et déplacements

- utilisation des énergies renouvelables

- consommation durable.

ADEME

 

Agence de l’eau

Toutes les communes

Subventions destinées à soutenir les actions menées en matière de :

- réduction ou traitement des pollutions (études et travaux : réseaux d'assainissement, station d'épuration, assainissement non-collectif, méthodes alternatives au désherbage chimique)

- eau potable (études et travaux : usine de traitement, interconnexion ou transfert d'eau potable, nouveau forage, nouvelle retenue, périmètres de protection des captages, économie d'eau)

- qualité des milieux aquatiques : cours d'eau et zones humides (études et travaux : restauration et entretien des cours d'eau et des ouvrages, techniciens de rivières, acquisition foncières de zones humides)

- approche territoriale (SAGE, contrat territorial) et partenariat avec les grandes collectivités (études, réseau de suivi et animation, acquisitions foncières, captages Grenelle et bassins algues vertes, assistance technique aux collectivités)

- connaissance du domaine de l'eau et des milieux aquatiques (études générales, réseaux de surveillance du milieu naturel)

- littoral et le milieu marin (ramassage des algues vertes, intégration des ouvrages littoraux et restauration des milieux côtiers, étude d'optimisation de la gestion des sédiments de dragage)

- inondations.

Agence de l'eau

ANAH

Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat

Toutes les communes

Subventions destinées à soutenir les politiques locales ou projets territoriaux en faveur de l'amélioration de l'habitat privé et de la lutte contre l'habitat indigne, notamment pour permettre la réalisation d’office par la collectivité des travaux prescrits dans des immeubles privés à usage d'habitation principale par un arrêté d’insalubrité remédiable, un arrêté de péril ordinaire, un arrêté de remise en état des équipements communs des immeubles collectifs ou un arrêté prescrivant des travaux de sécurité incendie des locaux à usage d’hébergement (hôtels meublés).

DDT

ANRU

Agence nationale pour la rénovation urbaine

Communes conduisant des opérations de rénovation urbaine

Subventions destinées à permettre la restructuration, dans un objectif de mixité sociale et de développement durable, des quartiers classés en zone urbaine sensible et des quartiers d’habitat ancien dégradé

DDT

CNDS

Centre national de développement du sport

Toutes les communes

Subventions destinées à financer la construction et la rénovation des équipements sportifs.

DRJSCS

FACE

Fonds d’amortissement des charges d’électrification

Communes maîtres d’ouvrage de travaux d’électrification rurale

Subventions destinées à améliorer la qualité de la distribution électrique dans les zones rurales (travaux de renforcement, d’extension, de sécurisation et d’aménagement esthétique des réseaux existants.

Conseil général

Aide européennes aux communes
 

Fonds européen

Communes éligibles

Objet

Service à contacter

FEADER

Fonds européen agricole pour le développement rural

Communes rurales

Subventions destinées au financement d’actions en matière de :

- compétitivité de l'agriculture, des productions alimentaires et de la sylviculture

- gestion de l'espace rural et de l'environnement

- qualité de la vie et diversification des activités économiques dans les zones rurales

- conception de stratégies locales intégrées et réalisation concrète d'actions par des partenaires publics et privés locaux.

DIRECCTE

FEDER

Fonds européen de développement régional

Toutes les communes

Subventions destinées au financement d’actions en matière de :

- compétitivité régionale et emploi : innovation et économie de la connaissance, environnement et prévention des risques, accès aux services de transport et de télécommunications d'intérêt économique général, dimension urbaine

- coopération territoriale européenne : développement d'activités économiques, sociales et environnementales transfrontalières (transport, innovation, télécommunications, etc).

Préfecture de région

Conseil régional

FSE

Fonds social européen

Toutes les communes

Subventions destinées au financement d’actions en matière de :

- adaptation des travailleurs et des entreprises aux mutations économiques

- accès à l'emploi des demandeurs d'emploi

- cohésion sociale, inclusion sociale et lutte contre les discriminations

- investissement dans le capital humain et la mise en réseau, l'innovation et les actions transnationales.

DIRECCTE

Aucun