La distinction ordonnateur-comptable

  • Gérer les finances publiques locales

  • Direction générale des Finances publiques

Le principe fondamental de séparation distingue l'ordonnateur, qui décide et engage les opérations financières, du comptable public, seul responsable de la manipulation des fonds et du contrôle de leur régularité, afin de garantir transparence et probité dans la gestion des finances locales.

Dans les grandes entreprises, il existe souvent, à côté des services commerciaux ou administratifs traditionnels, un service comptable chargé uniquement de l'encaissement des factures et du règlement des fournisseurs.

Dans le secteur public, la distinction entre l'ordonnateur et le comptable répond au même principe de spécialisation et de séparation des tâches : chacun a un rôle précisément défini par le décret du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique.

Si les rôles de l'ordonnateur et du comptable public restent bien définis par les textes, ils poursuivent des objectifs communs :

  1. satisfaire les besoins de la collectivité,
  2. rendre plus efficace la gestion des finances locales,
  3. conduisent l'ordonnateur et le trésorier à rapprocher leurs compétences au travers d'actions de partenariat adaptées à l'environnement local.

Pour obtenir des informations sur le partenariat entre l'ordonnateur et le comptable, cliquez ici.

L'exécution des recettes

Rôle de l’ordonnateur

  • Constatation des droits de la collectivité et calcul de la créance (fait générateur : échéance, service exécuté...)
  • Mise en recouvrement :
    • établissement du titre de recette et inscription sur un bordereau récapitulatif ;
    • enregistrement dans la comptabilité administrative ;
    • envoi au comptable du bordereau appuyé des titres de recette et des pièces justificatives.

Rôle du comptable public

  • Visa, à partir des pièces justificatives :
    • de la régularité de la recette ;
    • de l’identification du débiteur.
  • Prise en charge et recouvrement :
    • enregistrement comptable ;
    • envoi au débiteur de l’avis des sommes à payer ;
    • encaissement du règlement du débiteur par remise d’espèces, d’un chèque bancaire ou postal, d'un TIP (titre interbancaire de paiement), par prélèvement ou, pour certaines collectivités, par carte bancaire.

L'exécution des dépenses

Rôle de l’ordonnateur

  • Engagement (fait générateur : bon de commande, marché, contrat). La dépense est engagée dans la limite du crédit ouvert au budget correspondant à la nature des dépenses à engager.
  • Calcul du montant de la dépense (fait générateur : exécution du service) : vérification du décompte de la dépense avec les pièces justificatives (factures, marchés, contrat) après constatation du service fait.
  • Mandatement :
    • établissement du mandat et inscription sur un bordereau récapitulatif
    • établissement de l'ordre de virement
    • enregistrement dans la comptabilité administrative
    • envoi au comptable du bordereau appuyé des mandats, pièces justificatives de la dépense

Rôle du comptable public

  • Visa :
    • des pièces justificatives jointes au mandat
    • de l’exacte imputation budgétaire
    • de la disponibilité du crédit budgétaire
    • de la validité de la créance
  • Prise en charge et mise en paiement :
    • enregistrement comptable
    • contrôle du niveau de la trésorerie
    • règlement de la dépense au créancier par virements informatisés aux établissements financiers

Le contrôle modernisé de la dépense (contrôle partenarial)

Les textes

  • Circulaire NOR LBL/B/04/10054/C du 16 juin 2004 relative à l'optimisation de la gestion budgétaire et comptable des collectivités territoriales - Accélération de la production des comptes par la réduction de la journée complémentaire
  • Circulaire NOR LBL/B/04/10018/C du 3 mars 2004 relative à la signature par l’ordonnateur du bordereau de mandat comportant celui relatif à ses indemnités de fonction, à ses indemnités pour frais de représentation, ou à ses remboursements de frais

Nouveaux maires : vos interlocuteurs des Finances publiques

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Les nouveaux interlocuteurs des maires à la DGFiP

La direction générale des Finances publiques, en abrégé DGFiP, est un partenaire incontournable pour les maires. En effet, c'est un agent de la DGFiP appelé comptable public qui ient la comptabilité générale de la commune et qui est chargé du recouvrement des recettes et du paiement des dépenses communales.

Arrêtons nous un instant sur le principe fondateur de la mission du comptable public. En droit public français, il existe des règles budgétaires et comptables très strictes qui s'imposent à tous les gestionnaires.

La première est celle dite de séparation de l'ordonnateur et du comptable. L'ordonnateur est la personne qui au sein d'une collectivité passent des commandes puis constate que les biens ou services livrés correspondent à la commande. Il donne alors l'ordre de payer au créancier la somme qui lui est due. Dans une commune, c'est le maire qui est ordonnateur, dans un groupement intercommunal, c'est le président du conseil communautaire. Une fois l'ordre de payer émis par le maire seul le comptable public est habilité à manier des fonds publics, c'est-à-dire à payer aux créanciers la somme due. Avant de payer, le comptable est tenu d'effectuer différents contrôles, pour une facture, il vérifie par exemple que son montant correspond à celui inscrit sur le bon de commande.

En cas de manquement à ces contrôles qui induirait une erreur de paiement au détriment de la commune, le comptable peut être tenu de réparer le préjudice sur ses deniers propres, on appelle cela la responsabilité personnelle et pécuniaire du comptable.

La fonction de comptable public ne se limite pas au strict contrôle de la régularité des ordres de payer ou de recouvrer que le maire lui transmet. Le comptable connaît parfaitement la situation financière de la commune ainsi que la réglementation applicable en matière financière et fiscale, cela lui permet si besoin de conseiller utilement le maire et ses services sur différents aspects de la gestion communale.

Le comptable public est souvent désigné sous l'appellation ancienne de trésorier municipal ou même de percepteur, par référence à son rôle en matière de perception de l'impôt.  De même, les locaux où il travaille avec son équipe son plus fréquemment appelée trésorerie municipale voir perception que centre des Finances publiques qui est leur dénomination officielle.

Sur la période 2020-2023, la DGFiP va procéder à une restructuration en profondeur de son organisation territoriale, de façon à la moderniser et à l'adapter aux attentes de ces deux grandes catégories d'interlocuteurs, les usagers d'une part et les élus locaux d'autre part. Pour les usagers, les points de contacts vont être multipliés et pour les élus locaux une attention renforcée va être portée à la fonction de conseil.

Les petites trésoreries municipales vont progressivement être regroupées pour former des services de gestion comptable (ou SGC) plus performant. Le comptable public placé à la tête d'un SGC restera responsable de la gestion des deniers publics qu'il maniera pour le compte des communes qui lui seront rattachées et pour les questions de gestion quotidienne. Les secrétaires de mairie et les services financiers communaux trouveront, comme aujourd'hui, des interlocuteurs dédiées au sein du SGC qui demeurera pleinement leur comptable.

La principale innovation amenée par la réorganisation du réseau territorial de la DGFiP va être la création d'un poste de conseiller aux décideurs  locaux (CDL). Ce conseiller se consacrera à temps plein aux demandes exprimées par les maires de son périmètre de compétences, qui correspondra en règle générale aux  frontières des intercommunalités. Ainsi, il pourra produire une analyse financière sur les comptes de la commune ou effectuer des simulations fiscales avant le vote annuel des taux de fiscalité directe. Il pourra également conseiller les élus avant la passation d'un marché public complexe et réfléchir avec eux aux meilleures façon de financer leurs projets d'investissement.

La liste des domaines dans lesquels le CDL pourra conseiller les maires ne s'arrête évidemment pas à ces quelques exemples. Le CDL, en effet, sera la porte d'entrée des élus pour accéder plus largement à toutes les expertises de la DGFiP : conseil budgétaire, comptable,  fiscal, financier, conseils en matière de dépenses ou de recettes, conseil économique et patrimoniale ou encore accompagnement des réformes de processus. Le CDL pourra mobiliser ses collègues de la direction départementale ou régionale des Finances publiques pour apporter des réponses techniques sur des questions très pointues, par exemple sur la fiscalité des activités commerciales ou sur la soutenabilité budgétaire d'un projet d'investissement.

La nouvelle organisation qui vient d'être décrite vase mettre en oeuvre progressivement jusqu'en 2023 selon des modalités qui ont été concertées avec les élus de votre département au deuxième semestre de 2019. Si vous n'avez pas encore de CDL auprès de vous, ne vous inquiétez pas, adressez-vous à votre trésorier municipal qui lui aussi saura vous ouvrir les portes de tous les experts métiers de la DGFiP.